Antoine Bertron développe des projets photographiques dans lesquels il explore les notions d’autoconstruction, de lenteur et d’interaction sociale. Il fabrique ses propres appareils photographiques analogiques à partir de matériaux de récupération et d’objets détournés. Le photographe s’intéresse particulièrement à la camera-laboratoire, appareil combinant système de prise de vue et laboratoire argentique noir et blanc.
Antoine Bertron souhaite se placer dans la lignée des pratiquant·es historiques de la camera-laboratoire que sont les photographes ambulant·es. Itinérant de la même manière que ces artisans photographes, il propose de portraiturer les passant·es et acteur·ices de l’espace public contre rétribution. Le portrait photographique s’y fait à la fois vecteur et témoin de la rencontre entre le photographe et læ modèle.
Le photographe explore des alternatives à nos habitudes de consommation de l’image, en s’intéressant à d’autres modèles économiques comme le troc, d’autres types de matérialités et moyens de circulations. Le troc prend une place importante dans son travail, notamment comme moyen d’inclure et valoriser la capacité de tout·es à créer, en constituant une collection des objets artisanaux que ses modèles échangent contre leurs portraits.
Son regard se porte également sur les capacités du non humain et de l’humain à façonner notre environnement. Il témoigne notamment des mutations et évolutions des formes architecturales qui structurent les lieux.
Sensible aux dispositifs de monstration, il combine plusieurs techniques (photographie, 3D, son) et matériaux, pour créer des installations hybrides, parfois low tech.